1
Les eunuques blancs, dit Chardin, « ne vont jamais parmi les
femmes, ou du moins fort rarement au lieu que les noirs ne sortent
gueres du Palais. […] Le Chambellan est toûjours un vieux Eunuque
blanc » (t. VI, p. 120) ; ils « gardent le dehors sans approcher
des femmes, ni aller assez avant dans le Haram pour en être vûs. On
est jaloux d’eux malgré leur impuissance » parce qu’ils
permettent aux femmes d’imaginer qu’au-dehors il existe peut-être
des hommes plus beaux que leur mari (t. VI, p. 231). Cependant il rapporte qu’il n’en a jamais vu
ailleurs que dans la maison du roi (t. VI, p. 246).
2
La foudre est une image commune au despotisme politique, domestique et
religieux. « Les Grands Officiers d’Etat en Perse ont une
application particuliere à faire chacun sa Charge, ce qui vient entre
les autres raisons, de ce qu’en ce Païs-là l’élévation &
l’abaissement ; & même les arrests de vie & de mort partent
du Trône Royal aussi subitement que la foudre du Ciel, si j’ose ainsi
parler, ce qui fait que personne ne veut se mettre au hazard d’en être
écrasé, en négligeant sa charge, ou en la donnant à faire à un autre
[…] » (Chardin, t. VI, p. 107). L’image de la foudre est reprise dans la Lettre 146.
3
Outre ses cinq épouses légitimes (voir Lettre 19, note 11 et Lettre 51, note 1), Usbek a plusieurs concubines
(voir Lettre 45).
4
Dans un des feuillets détachés des Cahiers de corrections, Rica emploie la même image dans un contexte
religieux : « […] cet etre supreme qui ne voit un insecte
comme vous que parce qu’il est immense sçaura bien vous punir »
(f. 2 r).
5
La Lettre 18 devant être datée de janvier 1711, celle-ci doit aussi
subir la même correction, bien que cette date soit reprise dans la
Lettre Supplémentaire 2. Peut-être
l’explication est-elle que l’année musulmane commençait en mars
(Maharram), comme le signalait déjà Tavernier : « Le
premier mois Azar commence l’onziéme de Mars
à nôtre compte, de sorte que ce mois répondoit à nôtre mois de Mars
avant la reforme du Calendrier Gregorien […] » (Les Six Voyages, livre V, chap.
xvi, t. II, p. 376). Ces deux lettres (trois si on compte la Lettre Supplémentaire 2
) datées du même jour sont les dernières qui soient écrites de
Smyrne, où Usbek sera resté cent vingt jours (voir Jean-Paul
Schneider, « Les jeux du sens dans les Lettres persanes . Temps du roman et temps de
l’histoire », Revue Montesquieu n o 4, 2000, p. 127-159, et p. 153 de l’article).